Aujourd’hui, lorsque l’on vient de Rouen, il est impossible de sortir à Heudebouville. Idem pour entrer sur l’autoroute en direction de la capitale normande. Une situation qui agace automobilistes en routiers, nombreux à réclamer depuis des années un nouvel aménagement.
Le diffuseur autoroutier est simple, aussi n’a-t-il été aménagé que dans un seul sens. « C’est une vieille conception de l’autoroute normande qui a été pensée avant tout pour les Parisiens », regrette Bernard Leroy (UDI), président de la communauté d’agglomération Seine Eure (Case).
Voilà plus de dix ans que les élus – dont le maire d’Heudebouville, Hubert Zoutu (SE) – se battent pour faire bouger les choses. Et le bout du tunnel semble se profiler à l’horizon ! Après le lancement du plan d’investissement autoroutier (PIA) en 2016 sous le mandat de François Hollande, les premiers signes d’une concrétisation avaient émergé. Le nouvel exécutif, par le biais de la ministre des Transports, Élisabeth Borne, vient de confirmer la réalisation de plusieurs opérations en Normandie, dont l’aménagement du diffuseur d’Heudebouville.
Sur l’ensemble du territoire national, près de 700 M € seront investis dans différents chantiers (lire l’encadré ci-dessous). Objectif, selon la ministre : « Ce plan s’inscrit dans les priorités du Gouvernement pour améliorer la mobilité des Français. »
Le montant prévisionnel des travaux pour ce diffuseur complet à Heudebouville est de 13 M €. La majeure partie (9 M €) sera prise en charge par la société concessionnaire, Société des autoroutes Paris Normandie (SAPN), tandis que le reste sera financé par la Région Normandie (3 M €) et par l’agglomération Seine Eure (1 M €). « Un péage sera installé sur ce diffuseur, le tarif sera équivalent à celui du péage d’Incarville », fait savoir Bernard Leroy. Et de poursuivre : « Le trafic attendu sur le demi-diffuseur orienté vers Rouen est équivalent au trafic constaté sur celui qui est orienté vers Paris, à savoir 1 500 véhicules par jour et par sens. »
Les travaux, qui devaient initialement commencer en 2019, ne débuteront qu’en 2020 et devraient durer un an. Hubert Zoutu attend une ouverture en 2021. « Jusque-là, ce demi-échangeur est un vrai handicap, estime le maire. Les habitants et entreprises qui doivent aller vers Rouen sont nombreux. Ils empruntent donc la D6015, cette route surchargée qui longe l’autoroute, pour aller récupérer l’A13 à Incarville. »
Par ailleurs, la commune compte trois écoparcs, tandis qu’un 4e est en prévision et portera la surface totale de ces écoparcs à 250 ha. Un grand nombre des entreprises présentes est dans le domaine de la logistique, comme DDL Logistics ou la base Intermarché. C’est donc un trafic de poids lourds important qui passe par la D6015, causant au passage nuisances sonores, problème de sécurité et dégradation de la chaussée à la fois dans Heudebouville et Vironvay. Avec un échangeur complet, l’édile se met même à rêver : « Ça nous permettra d’attirer encore d’autres entreprises. Un groupe hôtelier serait de bon aloi. »
« C’est une très bonne nouvelle pour notre territoire et ça va soulager l’échangeur de Criquebeuf-sur-Seine, même si ça ne sera pas suffisant », estime Bernard Leroy qui voit là « une confirmation de ce chantier par l’État ». Des étapes restent toutefois à franchir avant le début des travaux, notamment diverses études d’impact et le montage d’un Dossier de Demande de Principe (DDP) qui doit en dernier lieu être validé par l’État.